Ma main descend tandis que j’invoque les bruits mouillés,
les clapotis - et je vois l’eau bleutée refléter sa peau,
elle a relevé ses cheveux, seuls quelques brins collent à sa nuque, et quand elle se savonne la jambe son long cou ploie, on dirait qu’il ne se termine pas tant mes yeux s’y perdent,
et sa toison à peine sous le niveau de l’eau ondule à chaque vaguelette,
dans ma tête les images éclatées se succèdent et reviennent, au rythme du ressac dans la baignoire, dans un rythme irrégulier tant que monte le plaisir, obsédants ces quelques cheveux sur la nuque, obsédant le pli dans son ventre, obsédants ses seins au-dessus de l’eau, son visage humide et la mousse dans le creux de sa clavicule qu’elle n’a pas encore essuyée,
et si par intermittence le visage de Jules m’apparaît, ce n’est que pour souligner la beauté de cette femme pâle dans ma salle de bain.
Quand ma tête retombe toutes les images s'effacent et je profite du silence, les pensées un peu floues et palotes.
Oui aussi beau le torse de Jules soit-il, il y a des plaisirs qui ne sont que femme, et la femme viendra embellir l’homme, et l’homme appellera la femme.
Jules ne sait pas que dans la rue j’admire les épaules des femmes qui passent et que ça ne le rend que plus beau, comme lui-même rend plus désirables encore les femmes qui passent. Le soleil fait briller leurs cheveux et la nuit c’est lui qui m’enlace, prenant toute la place dans mes yeux et dans mon corps.
Elle n’est pas dans ma baignoire et pourtant je la vois prendre son bain.
Lundi 24 février 2014 à 22:59
Commentaires
Par melie le Jeudi 27 février 2014 à 21:58
C'est Io qui se fait dragouiller par Zeus, peint par Le Corrège. Voilà :)
Ajouter un commentaire
La discussion continue ailleurs...
Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://scrivener.cowblog.fr/trackback/3261299