Quelques derniers pas et puis elle se fige. Le corps cambré et tendu et aride, cette femme regarde le ciel et son unique nuage. Ses côtes je voudrais mes doigts dedans, ses côtes sont une certitude et un point d'attache. Aussi : le visage sale, de la boue, de la poussière, des sillons de sueur, le tannage du soleil. La peau craquelée, qui tire, douloureuse. Elle dénude ses épaules d'un geste dur, dévoile un carré propre sur son corps enduit de saleté. La bouche appelle l'eau. Les pieds réclame le repos. Ce nuage violet et menaçant la surplombe depuis treize jours sans jamais céder. Il suit ses pas, se laisse peser sur ses épaules, tremble et gronde par intermittence, mais pas de pluie. Elle dénude son corps et ça n'a aucun sens, d'abandonner sa fine protection de coton. Le pantalon s'affaisse au ralenti sur le chemin rouge, raidi du sel de sa sueur et de cette poussière d'enfer. Sa chemise par-dessus, … Elle fait craquer son squelette d'oiseau en roulant des épaules en faisant jouer sa nuque. S'enroule dans son tas de fringues.
Tapie sous mon rocher, je la laisse agoniser pour la beauté du souffle qui s'épuise, pour la cruauté des quarante-sept secondes de silence entre le dernier battement de son coeur et la première goutte de pluie qui s'écrase sur son mollet - dans un rond blanc et frais.
Mercredi 4 septembre 2013 à 20:36
Commentaires
Par maud96 le Mercredi 4 septembre 2013 à 22:04
La cruauté (littéraire) du dernier paragraphe m'a fait un haut-le-coeur !
Par Jeudi 5 septembre 2013 à 22:53
le Les choses bougent oui, changent, le vent tourne, pour une fois que l'été accouche quelque chose de bien je vais pas m'en plaindre hein ! Je vois que tu récris, c'est rassurant, j'aurais été triste que tu abandonnes !
Ajouter un commentaire
La discussion continue ailleurs...
Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://scrivener.cowblog.fr/trackback/3249681