Des touristes et des flashs, je suis pas là pour me recueillir et heureusement. C’est un peu l’usine et c’est bruyant et c’est mécréant.
« Marion faut que tu caresses la statue du chien, là, sinon tes voeux ne s’exauceront pas !
- Je n’ai pas abandonné des années de religion pour devenir superstitieuse. » (acerbe. J’attends pas de réponse. Sûrement elle lève les yeux aux ciel, peut-être elle prend son air blessé.)
Elle me gonfle et je vais à l’autre bout de la nef, mon carton sous le bras.
Je suis pas là pour me recueillir et quand je ferme les yeux il n’y a plus personne au bout du fil, mais quand même cette lumière et l’orgue qui joue (seul, l’orgue joue toujours seul, jamais je n’ai pu voir de mes propres yeux un organiste alors c’est comme si ça n’existait pas) ça me fait comme un soupir dans tout le corps.
Le cul posé sur les dalles glacées j’essaie de plaquer cette foutue lumière extraordinaire sur mon papier blanc.
Il y a des jours où dessiner ça semble pas servir à grand chose (je pourrais faire quelque chose de mieux de ma vie hé !) mais il y a des jours où ça semble être la chose la plus importante à faire ici. Le truc que je peux faire, moi.
L’orgue change de note, je gratte et frotte et patine ;
des touristes et des flashs.