Je suis réveillée par le lit qui tremble, ça secoue sous mes fesses et mes cuisses. A ma droite des sanglots et pas grand chose à y faire. Des sanglots qui prennent toute la place et projettent une tristesse menaçant de coloniser mon propre corps. Je gueule et ce cri n'est qu'un raclement dans ma gorge toute pleine du sommeil de cette nuit chaotique. Je chuchote donc, avec rage et lassitude : casse-toi de mon lit, va pleurer ailleurs.
Je veux pas de lui et je le veux, il semblerait qu'il me veuille aussi. Mais je ne peux pas guérir et porter et soulager ce garçon ni homme ni femme, ni grand ni beau, insupportable et geignard. Parfois je lèche ses plaies, avec presque l'impression que je l'aime, c'est faux je ne supporte pas sa voix, tout ce que je veux c'est le lécher jusqu'à assécher ma bouche, et si parfois je me laisse aller à le consoler, j'ai conscience de m'engouffrer dans le piège qu'il me tend, l'attraper une seule fois dans mes bras et maîtriser ses sanglots c'est l'autoriser à m'agripper, m'attirer jusqu'à lui chaque fois qu'il le voudra, me noyant avec lui, un rictus aux lèvres, "je ne suis plus tout seul dans ma misère."
Je suis sa nouvelle lubie.

Samedi 31 août 2013 à 12:49

Par maud96 le Samedi 31 août 2013 à 13:21
Sûr que je n'en voudrais pas dans mon lit de ce séisme larmoyant ! Tu écris toujours aussi bien !
 

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