Je ne dessine plus depuis deux semaines. Deux semaines — cahots, toussotements et puis un long brouillard — et ne plus dessiner me faisait de la peine. Cet après-midi je sors dans le grand jardin, pelouse, un petit sourire à ma mère dans la chaise longue et je m'allonge dans l'herbe. J'attendais que le nuage passe pour sortir, et à présent une grande ligne bleue s'annonce devant le soleil. Me chauffe. La chaleur s'emmagasine dans mes manches noires. Ma jupe longue est bien étalée sous les mollets. L'herbe fraichement coupée me pique quand même. J'étends mes bras un peu ; j'ouvre mon gilet et j'étends mes bras, un peu. Allongée cachée derrière mes lunettes de soleil j'aurais pu dormir mais non : ai les yeux grands ouverts et suis très consciente. Je me souviens c'est inévitable que je ne dessine plus et soudain ça n'est plus triste ni inquiétant et je ne suis pas coupable.
En ne dessinant plus je dessine, et bien mieux que quand je dessine. Je trace j’inscris la mémoire des choses et des énergies dans ma tête et je n’appliquerai les traces sur le papiers que lorsque je ne pourrai plus faire autrement.

Dimanche 15 juin 2014 à 21:54

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