Je devrais être dehors à chasser la porcelaine de limoge et le vernis à ongle, mais slalomer entre les touristes dans les odeurs de vin chaud merci bien. Plus j’attends, plus il y aura foule pourtant. Il n’est que 11 heures mais en ce premier jour de vacances, j’ai été réveillée par un bateau dans ma chambre qui jouait de la trompette (le vibreur d’un téléphone sur le parquet), la faute à Jules et son train de 9h15.
Ouais, Jules squattait chez moi, hier il m’a dit « si je vois tes amis je me présente comment, le copain de Marion ? » J’ai pas répondu (ou alors une bêtise : « mon chevalier servant, mon fidèle destrier ! ») va savoir pourquoi, pourtant j’imagine le courage qu’il lui a fallu rassembler pour dire cette phrase sous le couvert de la nonchalance (« tiens, au fait ... »), voyez-vous mon beau blond gentleman rougit quand il parle de moi, on me l’a raconté,
eh bien moi j’aime ça.
Cette nuit on a rigolé au lit, on faisait l’amour comme des patates (sérieusement, c’était mauvais), j’arrivais plus à m’arrêter, faudra que je lui dise quand même qu’au lit je ne ris qu’avec ceux que j’aime.
J’aurais peut-être dû lui dire aussi qu’il avait pas le droit de fricoter avec d’autres pendant ses 6 jours de perm’, mais je veux pas rompre l’équilibre délicieux qui s’est installé entre nous, je veux pas tout déglinguer à coups de grands mots. Je connais les vertus du changement, de l’évolution et des grands chamboulements, du plissement alpin et du passage à la bipèdie, mais je veux juste encore un peu profiter de ce début. J’aime les débuts.